mars 12, 2020
A- A+
read

Conférence : les femmes façonnent le monde

  • Image
    From left: Suni Harford, President of UBS Asset Management,
    From left: Suni Harford, President of UBS Asset Management, Alexis Alexanian, independent producer and former president of New York Women in Film & Television, Mary Ellen Iskenderian, CEO of Women’s World Banking; and Carineh Martin, Co-Founder of RAD
  • Image
    Members of WSTW Conference Organizing Committee
    Members of WSTW Conference Organizing Committee
  • Image
    Arda Haratunian, AGBU Central Board Member and Co-Chair of A
    Arda Haratunian, AGBU Central Board Member and Co-Chair of AGBU Women’s Empowerment Initiative, announces launch of EmpowerHer
  • Image
    From left: Moderator Alexis Alexanian with panelists Carineh
    From left: Moderator Alexis Alexanian with panelists Carineh Martin and Mary Ellen Iskenderian
  • Image
    Lunch break and conversation at Convene meeting center in do
    Lunch break and conversation at Convene meeting center in downtown Manhattan
  • Image
    Law breakout session
    Law breakout session

À l’occasion de la Journée Internationale de la Femme et du 100e anniversaire du droit de vote des femmes aux États-Unis, l’UGAB organisait une série de conférences et de rencontres dans différentes villes. Parmi elles, une conférence organisée le 7 mars intitulée « Women Shaping the World » qui réunissait plus de 200 participants. Celle-ci faisait suite à celle organisée un an plus tôt à Paris à l’occasion de la 90e Assemblée Générale mondiale de l’UGAB, qui donnait la parole à Emma Arakelyan, Aline Kamakian, Astrid Panosyan et Valérie Toranian et avait rencontré un vif succès. L’évènement organisé à New-York visait trois objectifs : échanger sur les défis et les opportunités dans les parcours personnels comme professionnels des femmes ; mener une réflexion conjointe pour l’égalité des genres et le droit des femmes dans le monde et créer un réseau professionnel féminin.

La contribution de l’UGAB

La conférence new-yorkaise débuta par l’intervention d’Ani Manoukian, membre du conseil d’administration central de l’UGAB et coprésidente de l’Initiative Internationale pour la Promotion des Femmes de l’UGAB (AGBU Global Women’s Empowerement Initiative). Depuis sa création en 1906, l’UGAB œuvre en faveur de l’élévation des femmes dans la société. Pendant le génocide des Arméniens, l’organisation s’était massivement mobilisée pour sauver les femmes arméniennes enlevées et placées dans des foyers turcs. Les femmes membres de l’UGAB avaient également joué un rôle fondamental dans le soutien apporté aux survivants. Enfin, grâce à la création d’hospices, d’orphelinats et d’écoles, l’UGAB a permis à des milliers de jeunes femmes de bénéficier d’une éducation et d’une formation professionnelle.

Dès 1940, des femmes siègent dans le Conseil d’Administration de l’organisation et en 1989, Louise Manoogian Simone est nommée à la présidence de l’UGAB, alors que l’Arménie est à un tournant crucial de son existence, accédant à l’indépendance en 1991. Pour Ani Manoukian, aujourd’hui plus que jamais, les femmes occupent une place importante au sein de l’organisation avec plus de 40 % des postes de direction occupés par des femmes, un pourcentage qui s’élève à 55 % si l’on compte les groupes de « Jeunes Professionnels » (Young Professionals). Parmi elles, Nadia Gortzounian présidente de l’UGAB Europe et de l’UGAB France et membre du conseil d’administration central de l’UGAB Monde. Cette première intervention souligne ainsi l’impact et l’importance de la voix des femmes au sein de l’UGAB et de manière plus générale au cœur des différentes communautés arméniennes dans le monde.

Panels et groupes de travail

La journée s’est articulée autour de différents panels et intervenants, venus des États-Unis et d’Arménie et issus de secteurs professionnels variés. Suni Harford, présidente d’UBS Asset Management, connue pour son engagement en faveur du droit des femmes est intervenue la première pour partager avec l’audience quatre conseils dans la manière de mener sa carrière : visibilité au sein de l’entreprise, ne pas renoncer trop vite à sa carrière professionnelle lorsqu’on fonde une famille, prendre des risques et ne pas craindre d’exprimer ses ambitions. À sa suite, un panel modéré par la productrice américaine Alexis Alexanian donnait la parole à Mary Ellen Iskenderian, la présidente de l’ONG Women’s World Banking, le plus grand réseau international d’institutions bancaires en faveur de l’émancipation des femmes, et à Carineh Martin, fondatrice de l’association Red Carpet Advocacy qui met à contribution les stars du tapis rouge et les marques de luxe en faveur de l’intérêt général et du lien social. Parmi les réflexions menées lors de leurs interventions : l’importance de l’indépendance financière ou de l’éducation. L’après-midi s’est poursuivie par des tables rondes autour de différentes thématiques, chacune modérée par une spécialiste de son secteur : Mary Ellen Iskenderian (finance), Alexis Alexanian (cinéma et médias), Sara Anjargolian (Arménie et diaspora), Ani Aydin (médecine et santé), Tamar Donikyan (droit), Houry Geudelekian (égalité femmes-hommes), Arda Haratunian (communication et marketing), Kris McGarry (éducation et ONG) et Seta Nazarian (philanthropie et bénévolat).

Lancement du programme de l’UGAB « EmpowerHer »

La conférence était aussi l’occasion de soulever les problématiques auxquelles les femmes font face en Arménie et de lancer le nouveau programme de l’UGAB en faveur de l’émancipation et la promotion des femmes : « EmpowerHer ». En Arménie, les femmes – qui constituent plus de la moitié de la population du pays – subissent encore un patriarcat et un diktat familial et sociétal d’un autre temps, qui méprise leur rôle et freine leur développement tant personnel que professionnel. Rendu possible par le soutien de donateurs de diaspora, le programme multidimensionnel « EmpowerHer » combine éducation, formation, soutien institutionnel, mentorat et expertise du monde entier. Il œuvre en lien avec les centres de l’UGAB HyeGeen (« Femme Arménienne ») pour les mères de famille et les Centres de Soutien aux Femmes (Women’s Support Center) pour les femmes victimes de violences et de harcèlements. Pour Arda Haratunian, membre du conseil d’administration central de l’UGAB, ce programme vise à favoriser l’égalité femmes-hommes dans la société arménienne et aider les femmes à gagner en indépendance, tant sociale qu’économique. Elle a encouragé lors de sa présentation toutes les participantes de la conférence à s’impliquer en faveur de ce programme par le volontariat, le mentorat, le mécénat ou par tout autre biais qui favoriserait la promotion des femmes. Selon Arda Haratunian : « Transformer la vie des femmes a des répercussions dans leurs communautés, dans leurs entreprises, dans leurs nations. Vous avez le pouvoir de leur donner le pouvoir ».

L’importance du réseau

Cette conférence, qui faisait écho à celle organisée un an plus tôt à Paris, s’inscrivait dans une série de conférences organisées dans le monde entier à Toronto, Montréal et Chypre. Elle faisait également suite à une Rencontre sur les droits de la femme en Arménie organisée au Bureau central de l’UGAB à New York le 6 mars. L’occasion pour Zaruhi Batoyan, ministre du Travail et de la Cohésion sociale d’Arménie, Zaruhi Batoyan et Sara Anjargolian, cheffe de cabinet du haut-commissariat de la diaspora, d’aborder la question de l’égalité femmes-hommes en Arménie avec des militantes, responsables associatives et chefs d’entreprises d’origine arménienne. Cette rencontre fut l’occasion de discuter des moyens d’améliorer la vie des jeunes filles et des femmes en Arménie et de développer les liens entre le gouvernement arménien et les ONG internationales. Elle permit également d’identifier et de prioriser les besoins, de trouver des terrains de coopération et d’élaborer une stratégie pour maximiser l’impact des politiques publiques en la matière.

Pour Alexis Alexanian, « il est très important que nous puissions nous réunir lors d’occasions comme celles-là, car elles sont l’occasion de constater la volonté de ces femmes engagées et passionnées de faire partie d’un réseau et d’œuvrer pour l’émancipation des femmes en Arménie et dans le monde entier ». Une chose est sûre, ces rencontres et conférences sont le début d’une longue série.

Si vous souhaitez envoyer vos idées et vos suggestions pour de futures rencontres et conférences, merci d’envoyer un mail à empowerher@agbu.org.

Cet article a été publié dans les Nouvelles d'Arménie Magazine n°273

Please note that archived content may appear distorted as it has been stripped of formatting and original images.