Une Arménie forte implique une Arménie prospère et donc une diaspora prospère.
Après avoir vécu à Chypre pendant 15 ans où elle travaillait dans le secteur de l’événementiel en tant que freelance, Natasha Der Avedissian vit désormais Londres et s’occupe de l'organisation d'événements internationaux - notamment pour les entreprises - mais aussi de mariages et de grands salons. Guidée par ses passions, Natasha est un membre actif de l'UGAB depuis 2017 et travaille bénévolement avec d'autres organisations à but non lucratif qui lui tiennent à cœur.
Comment avez-vous connu l’UGAB et pourquoi avez-vous été attirée par cette organisation ?
Ma famille a toujours été engagée au sein de l'UGAB, en particulier ma mère qui était très active en Iran et à Chypre. C'est elle qui est à l'origine du dîner et du bal annuels organisés à l’occasion du Noël arménien. Ce qui me plaît à l'UGAB, c'est son caractère apolitique et son ouverture d’esprit. Si vous êtes motivés, que vous souhaitez vous impliquer et participer à la vie de la communauté arménienne locale, vous êtes le bienvenu. De ce petit pas naissent de grands projets, tant pour la communauté locale que pour l'Arménie. À Chypre, nous étions peu de jeunes professionnels d’origine arménienne mais nous étions très motivés pour rassembler la communauté et nous rapprocher du réseau international de l’UGAB. C’est ainsi qu’en 2017, nous avons décidé de lancer le comité des Young Professionals de Chypre. Par la suite, je suis devenue présidente du comité jusqu'à mon déménagement à Londres en 2021. Une fois installée, Heghine Musayelyan - qui coordonne le réseau mondial des YP de l'UGAB - m'a suggéré d’intégrer le comité des YP. Je dois avouer que je n'étais pas sûre de vouloir m’investir à nouveau, par manque de temps. Mais ce réseau est contagieux (rires) ! J’ai donc accepté d’intégrer le comité, cette fois-ci en tant que vice-présidente.
Quelles sont les activités des YP à Chypre et à Londres ?
Avec les YP Chypre, nous avons principalement organisé des événements communautaires. Les soirées bingo, organisées à l'UGAB Nicosie, étaient particulièrement populaires, surtout auprès des personnes âgées, nostalgiques de l’époque où ces soirées étaient organisées de façon régulière. Nous avons également organisé un concours de tavlu - l’un de nos jeux préférés sur l’île - auquel ont participé des Arméniens et des non-Arméniens. Nous avons également apporté notre soutien aux collectes de fonds de l'UGAB Nicosie en organisant une vente de pâtisseries. Notre comité était composé de nombreuses femmes influentes et cela nous a donné l’envie d’organiser un événement à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une conférence sur l'égalité et l'équité, ou encore une une table ronde en 2020 intitulée “Women Taking Lead”, présentant des femmes entrepreneures de la communauté arménienne. Cet événement était particulièrement réussi car nous avons mobilisé de nombreux non-arméniens. À Londres, nous avons organisé un certain nombre d’événements permettant de renouer les liens depuis la fin du confinement. L'un de nos derniers événements faisait partie de la campagne YP Connect et proposait une table-ronde sur le thème du "networking efficace". Nous préparons actuellement notre prochain événement, “Jingle & Mingle the YP Way”, afin de terminer l'année en beauté !
En tant qu’alumna du programme Goriz de l’UGAB, pouvez-vous décrire la manière dont le programme a contribué à votre développement professionnel et personnel ?
En 2019, j'ai participé à ce programme de développement au leadership, lors de deux séminaires, à Bruxelles et à Erevan. Le programme en lui-même était très intéressant, mais ce qui m’a surtout plu, c’est de pouvoir entrer en relation avec des Arméniens du monde entier, créer son réseau, et surtout des souvenirs inoubliables. Je connaissais déjà quelques participants, mais le programme m'a donné l'occasion d'apprendre à les connaître d'une manière différente. Sur le plan professionnel, deux choses m'ont marquée. D'abord, l'importance de se recentrer. Je suis une personne très énergique, mais j'oublie parfois de me poser. Goriz m'a rappelé l'importance de le faire, afin de gagner en productivité et en efficacité. Ensuite, la nécessité de donner un cadre aux situations et rester organisé, surtout lorsque l’on travaille dans un environnement stressant. Tous les professionnels de l'événementiel diront que ce secteur est générateur de stress, ce qui peut parfois altérer notre jugement. Avant d'agir, il est essentiel de prendre une minute ou deux pour redéfinir la situation dans laquelle on se trouve, chercher la meilleure solution et prendre une décision la plus productive possible.
Votre engagement à l'UGAB a-t-il contribué à forger votre personnalité sur le plan familial, amical et professionnel ?
Je n'ai pas vraiment grandi dans un environnement arménien. Par exemple, je ne suis pas allé à l'école arménienne à Chypre lorsque j’étais enfant. L'UGAB m'a fait comprendre qu'il n'est pas nécessaire de parler arménien pour être Arménien. Et si vous le parlez, vous n'êtes pas tenus de le parler parfaitement. Il n'est pas non plus nécessaire d'être arménien pratiquant. Pour moi, être arménien, c’est se dire "je suis arménien, je le ressens au plus profond de moi et je veux aider ma communauté". L'UGAB permet de répondre à cette envie, que ce soit localement ou bien en Arménie. Le réseau de l’organisation est international et composé de personnes formidables. Cela vous donne le sentiment de faire partie de quelque chose de plus grand que le simple fait d'être arménien. Quelle que soit la manière dont vous vous investissez dans l'organisation, vous développez des compétences que vous pouvez utiliser tout au long de votre vie et appliquer dans tous les domaines, notamment dans votre vie professionnelle et personnelle. J'ai toujours aimé aider les autres. Et aujourd'hui, plus que jamais, je me dis que si je peux le faire, je dois le faire.
Y a-t-il une chose sur l'UGAB que vous aimeriez que les gens sachent ?
L'UGAB est une organisation dont l'histoire remonte à plus de 100 ans. Elle déploie d'énormes efforts financiers qui vont au-delà de la simple collecte de dons. Les clés du succès de l'UGAB sont sa gestion intelligente, son évolution dans le temps et sa capacité d'adaptation. Cet héritage lui permettra sans aucun doute de traverser toutes les époques. Pour moi, l’UGAB fait partie de ces grandes organisations arméniennes de confiance. Je suis acceptée pour ce que je suis, peu importe la langue que je parle, peu importe mes croyances religieuses et politiques. La priorité de l’organisation est axée sur l’avenir de l’Arménie et de ses communautés locales dans le monde.
Quelles sont, selon vous, les forces de l'UGAB et quels sont les programmes qui devraient être développés à l'avenir ?
Je dirais que la plus grande force de l'UGAB est son réseau. Tous ces bénévoles qui consacrent du temps à l’organisation loin de leur famille, de leurs enfants, de leurs amis, de leur carrière. L’organisation offre tellement de programmes, difficile de proposer une idée originale (rires) ! Je pense qu’il faut mettre en place des programmes à destination des communautés locales où l’organisation n’est pas présente. Il faudrait également développer des programmes offrant des opportunités économiques à la nouvelle génération de la diaspora souhaitant investir en Arménie. Une Arménie forte implique une Arménie prospère et donc une diaspora prospère.