Afin de sensibiliser et d’alerter sur la crise humanitaire qui se joue aux portes de l’Europe, une délégation de vingt jeunes Européens d’origine arménienne est partie en Arménie et dans le Haut-Karabakh pour une mission de cinq jours, du 31 octobre au 4 novembre. Présents en tant qu’observateurs de premier plan sur le terrain, ils ont eu l’occasion de constater les graves dangers auxquels sont confrontés des milliers de civils et de familles depuis l’attaque lancée par l’Azerbaïdjan contre le Haut-Karabakh (Artsakh) le 27 septembre dernier.
La République d’Artsakh n’étant toujours pas reconnue comme un État indépendant par la communauté internationale, les diplomates européens ne sont pas autorisés à se rendre sur place, ni à rencontrer des représentants officiels. Il est alors difficile pour eux de comprendre l’étendue de la crise et des besoins humanitaires qui grandissent de jours en jours depuis un mois. Pourtant, grâce à l’extraordinaire solidarité de la diaspora à travers le monde, comme en témoignent les manifestations organisées dans les différentes grandes villes européennes, une délégation représentée par quinze pays a été les yeux et les oreilles de la communauté européenne, sous l’égide de l’initiative YERIA lancée par l’UGAB Europe.
La délégation était représentée par l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Russie et la Suisse et était composée de quinze journalistes des plus grands médias européens ainsi que de sept personnalités publiques dont des parlementaires espagnol, néerlandais et l’adjointe à la Maire de Paris.
De nombreuses familles arméniennes vivant dans les villages situés près de la ligne de front sont exposées quotidiennement aux bombardements féroces et incessants des troupes ennemies. Cette situation a causé la fuite de milliers de personnes vers l’Arménie, fuyant dans le plus grand dénuement vers un futur plus qu’incertain. Les plus vulnérables, en particulier les personnes âgées, sont restés en Artsakh, tout comme les femmes qui refusent de s’éloigner de leurs enfants et époux combattant sur le front.
« L’objectif de l’initiative YERIA est de se rendre sur le terrain pour observer la situation actuelle et pouvoir alerter l’opinion publique et les autorités européennes sur la crise humanitaire qui se joue aux portes de l’Europe, avec des besoins qui ne feront qu’augmenter avec l’arrivée de l’hiver et dans un contexte largement impacté par la hausse des cas de COVID-19″, déclare Nadia Gortzounian, présidente de l’UGAB Europe.
La délégation a rendu visite aux familles réfugiées à Erevan, Etchmiadzin et Goris, aux infrastructures médicales et aux professionnels de santé, épuisés par des opérations quotidiennes sauvant la vie des soldats et des civils blessés. Une situation que beaucoup décrivent comme insoutenable sans une aide extérieure. Ils ont également rencontré les ambassadeurs européens, l’ambassadeur de l’Union européenne en Arménie, le représentant des Nations unies en Arménie, le Catholicos de tous les Arméniens, le défenseur des droits de l’homme en Artsakh, le ministre des affaires étrangères ainsi que le président de la République d’Arménie.
Cette initiative, soutenue par la Maire de Paris, sera suivie d’une conférence de presse à Paris et d’une journée de restitution à l’Hôtel de Ville de Paris, en présence des maires des grandes villes européennes et de la Maire de Paris.
« Il s’agit d’une expérience sans précédent pour la diaspora européenne et pour la délégation de journalistes et de personnalités publiques. Elle permet de mettre un nom et un visage sur ces populations qui souffrent, de comprendre les conséquences d’une guerre comme celle-ci et les décisions prises par la communauté internationale et européenne, susceptibles d’être déterminante dans l’évolution du conflit. Leurs témoignages, en tant qu’observateurs, sensibilisera l’opinion publique européenne », a déclaré Nadia Gortzounian.
L’Initiative YERIA est conduite par l’UGAB Europe.